Les États membres de l'UE, les Pays-Bas, la Finlande, la Hongrie, l'Italie, la Pologne et la Suède sont en désaccord avec l'opinion publique car ils bloquent la loi sur la restauration de la nature. Une enquête récente montre que 3 citoyens sur 4 sont favorables à la législation.
La loi sur la restauration de la nature, qui doit répondre aux crises du climat et de la biodiversité, est dans l'impasse depuis le mois de mars, lorsqu'elle a perdu la majorité nécessaire auprès des États membres, la Hongrie ayant fait volte-face à la dernière minute. L'enquête a été menée par l'agence de recherche indépendante Savanta auprès de plus de 6 000 personnes interrogées dans les six États membres au début du mois de mai 2024. Elle révèle que la majorité des citoyens de ces six pays estiment que le déclin de la nature et de la biodiversité aura des effets négatifs à long terme sur les populations, l'agriculture et l'économie et qu'il faut s'y attaquer d'urgence en restaurant les écosystèmes.
C'est en Italie que la loi sur la restauration de la nature a reçu le plus grand soutien, avec 85 % des citoyens, suivie de la Hongrie avec 83 % et de la Pologne avec 72 %. Seulement 6 % des personnes interrogées ne sont pas d'accord avec l'adoption de la loi. Les résultats complets peuvent être consultés ici.
Nous demandons à ces gouvernements d'écouter également les citoyens, et pas seulement les entreprises dont l'activité consiste à exploiter la nature. Personne ne gagne à ce que la nature se détériore, alors que tout le monde peut gagner à ce qu'elle rebondisse.
Des enquêtes similaires ont été menées en Autriche et en Belgique, deux pays qui s'étaient abstenus lors des votes précédents sur la loi relative à la restauration de la nature. En Autriche, 77 % de la population souhaite que la nature soit protégée et restaurée de manière cohérente, et près des trois quarts des personnes interrogées réclament spécifiquement des « objectifs contraignants » en matière de restauration de la nature. En Belgique, 82 % des personnes interrogées sont très favorables à une restauration accrue de la nature et plus de 84 % pensent que les gouvernements belges devraient redoubler d'efforts pour restaurer au moins 30 % de la nature terrestre et marine en mauvais état d'ici à 2030.
Ces résultats font suite à l'envoi par 11 ministres de l'environnement d'une lettre très convaincante exhortant leurs homologues à adopter la loi lors de la prochaine réunion du Conseil « Environnement », le 17 juin.